Critique Ciné : SUNSHINE

Amis lecteurs

Si vous avez vu la bande annonce ou lu le pitch (la brioche de potche !) je suis sûr qu'avant de voir le film «Sunshine», vous vous imaginez qu’il s’agit là d’une resucée d’un film catastrophe comme «Armageddon» ou «Deep Impact»…

Pour celles et ceux qui en n'ont pas entendu parler un petit rappel du postulat de départ de «Sunshine» s’impose : «Sunshine» relate l’histoire d’un groupe de 9 astronautes qui est envoyé dans l’espace pour sauver l’Humanité qui commence à se les geler sévère sur une planète Terre devenue un gros glaçon (c’est con car y’a même plus un seul vendeur de Pastis) car le Soleil se meurt, s’éteignant à petit feu (un comble). Leur mission consiste donc à se rendre au chevet de l’astre moribond pour y déposer une énorme charge explosive en son cœur ce qui le reboosterait pour encore quelques dizaines de milliers d’années (ou dizaine de jours mais là ça serait vraiment une mission d’une stupidité incroyable avouez...).

Alors c’est vrai, je vous l’accorde bien volontiers, lu comme ça, on ne peut réfréner un rictus et se moquer ouvertement des scénaristes d’Hollywood en se disant qui décidément ils ne savent vraiment plus quoi inventer pour se faire du pognon sur notre dos de pôvre prolétaire. Et pourtant !

Il convient de dire et d’insister dès le début sur le fait que « Sunshine » n’a absolument rien à voir avec ces pop-corn movies de bas étage. Nan nan nan, que nenni ! Bien au contraire ! Je vous invite à aller voir ce qui pour moi est l’un des meilleurs films de science-fiction de ces dernières années (en même temps la SF est un genre un peu tombé en désuétude au cinéma).

Danny Boyle bien loin d’être un manchot en tant que réalisateur revient cette fois-ci avec un film de Science Fiction à mi chemin entre la balade visuelle et onirique d’un «2001 Odyssée de l’espace» (houla j’viens de perdre plus de la moitié de mes lecteurs rien qu’en évoquant le nom du film atypique de Stanley Kubrick) et d’un «Alien» (Là normalement j’viens d’en récupérer un voir peut-être deux...).

Proche d’un «2001» disais-je, car «Sunshine» est d’une beauté visuelle incroyable. Les images de l’espace sont parmi les plus belles qu’il m’ait été donné de voir dans un film de SF. Les prises de vue du Soleil sont par exemple fascinantes et tout comme pour l’un des personnages du film, agissent sur le spectateur et l’envoûtent.

L’autre grande force du film c’est son côté «réaliste» et pourtant reconnaissez que c’était loin d’être gagné avec une histoire pareille. Et c’est vrai que dès les premières minutes on y croit et on se laisse plonger dans ce huis clos, aux côtés des 9 astronautes (tout le film se passe dans le vaisseau ICARUS 2… Ou presque...). 9 hommes et femmes parfaitement complémentaires, aux talents spécifiques qui renforcent encore ce côté réaliste. On s’imagine sans mal que si dans le futur pareille mission devait être programmée et ben nous aussi on enverrai un physicien spécialiste des atomes, on prendrai un psychologue chargé de déceler et soigner les pépins mentaux qui ne manqueraient pas d’arriver au bout d’un si long voyage si loin de tout, nous aussi sûrement qu’on enverrai une botaniste s’occuper des plantes qui permettent le renouvellement de l’oxygène, on enverrai aussi très certainement un médecin, un mécano, un pilote chevronné, un mathématicien et un commandant charismatique...

Bref on est bien là à des années lumières de l’équipe de bras cassés que Bruce Willis emmène avec lui sur une comète pour sauver la Terre et c’est tant mieux !

D’ailleurs pendant toute la première partie du film on se plait à suivre notre petite équipe, chacun gérant ses petites affaires, se querellant parfois pour les uns (promiscuité oblige), travaillant ou envoyant un ptit message à sa famille sur Terre pour les autres (terriens au passage, qu’à aucun moment on ne voit dans le film et qui renforce encore cette proximité avec les personnages).

On y découvre aussi le vaisseau, ses pièces aménagées, le centre de pilotage, la serre avec les plantes, la salle «terre» (excellente idée !), la fameuse salle d’observation du Soleil (fascinante pour les uns, terrifiante pour d’autres) et surtout on se rend compte de l'utilité et de l’importance de l'énorme bouclier frontal qui protège tout se ptit monde de la lumière aveuglante du Soleil et de ses rayons dévastateurs. Car il a beau être mourrant le petit pêre c’est qu’il est encore plus chaud qu’un bus rempli d’étudiantes américaines en partance pour le spring break de Cancùn…

Bref on prend confiance et on en prend plein les mirettes en attendant une suite qui m’a littérallement cueillit.

He oui bande de malins, tout à l’heure je n’ai pas seulement évoqué le film de Kubrick pour vous parler de «Sunshine» et vous avez bien relevé que j’ai aussi cité le célèbre film de Ridley Scott : «Alien». Rassurez vous cependant aucun p’tit homme vert ne viendra d’on ne sait où pour faire capoter la mission. C’est juste qu’avant ICARUS 2 il est important de savoir que les terriens avaient envoyé une autre mission vers le Soleil, mission pour laquelle personne n’a jamais plus eu de nouvelles.

Et vous l’avez compris c’est à partir du moment où l’équipage d’ICARUS 2 va capter un message de detresse du vaisseau perdu depuis 7 ans dans l’espace que tout va basculer dans un thriller implacable et génial...

Plein de questions vont assaillir nos héros : Faut-il partir à la rencontre d’ICARUS 1 au risque de faire foirer la mission ? Pourquoi ne donnent-ils plus de nouvelles ? Qu’est devenu l’équipage ? Sont-ils toujours vivants ? Leur charge explosive est-elle toujours opérationnelle ?

A partir de là, la mission qui semblait se dérouler comme sur des roulettes va connaître une succession de rebondissements, de problèmes et de surprises qui vont mettre à mal les plus intrépides de nos 9 héros et les plus solides d’entre vous... Houhou ! Du tout bon !

Je dois me résoudre à ne pas en dévoiler davantage vous gardant vierge comme je l’étais avant d’assister à la projection (Nan Drawman personne ne m'a violé pendant la séance. Pffff… Cui-là alors...)

La réalisation de Danny Boyle est parfaite usant même par moment de procédés qui renforcent un climat de plus en plus pesant (images subliminales, flous,…) .

Les acteurs sont pas mal non plus, aucune grosse star à l’horizon et c’est tant mieux car dans ce huis clos tous les acteurs sont importants. Citons quand même la présence de Cillian Murphy (personnage principal du film «28 jours plus tard» réalisé par ? He oui… Danny Boyle ! Mais plus connu peut-être sous les traits de l’épouvantail de «Batman Begins»). C. Murphy joue dans «Sunshine» le rôle du physicien qui a pour mission la tâche délicate et cruciale de lancer la séquence finale d’amorçage de la charge. On y retrouve aussi, pour le plaisir de ces dames, Chris Evans (l’homme qui a tout le temps chaud à son derrière dans «les 4 fantastiques»). Evans a d’ailleurs un rôle vraiment sympa dans «Sunshine», celui du mec au charisme incroyable qui endosse tout, prend ses responsabilités, opte pour des choix pas toujours évidents mais qu’il assume pour le bien unique de la mission qu’on lui a confié. Il m’a bluffé le bougre ! Michelle Yeoh y fait également son retour au cinéma. La botaniste dans «Sunshine» c’est elle… Bref pas de stars mais des têtes connues qu’on est content de revoir.

J’ai eu un ptit coup de cœur aussi pour le rôle du psychologue complètement envoûté par le soleil qui tente d’en percer les secrets plus métaphysiques que physiques (une sorte de psychologue philosophe) dont le nom m’était jusqu’alors inconnu et qui va m’obliger à aller sur Allociné pour le trouver tant il le mérite... Un peu de patience donc... Voilà j’ai trouvé il s’appelle Cliff Curtis et il est très bon dans «Sunshine»

S’il fallait résumer ce que je ressens pour ce film je crois que je prendrai un micro et vous chanterai le célèbre refrain de la seule chanson qui m'est connue de Richard Cocciante (enfin me souviens même plus du titre alors quand je dis «connue» je m’emporte peut-être un peu) ...

Bref, avec «Sunshine»...

...«J’ai attrapé un coup de soleil (normal j’avais oublié de prendre ma crème), un coup d’amour, un coup de je t’aime...»

Vraiment que du tout bon pour ce film de science fiction impeccable que vous devez, vous aussi absolument aller voir.

Prévoyez une bonne paire de lunettes pour pas vous exploser les rétines à trop scruter le Soleil et une bonne dose de crème solaire à l’indice UV le plus élevé possible.

Ma note : 18/20 (He ouai !)

Capteniglo